BOVIN – LAIT

Avec seulement 3 820 éleveurs laitiers possédant un quota livraison, la Wallonie a perdu près de la moitié de ses producteurs depuis les 15 dernières années!

La FUGEA est très active sur la défense des éleveurs de bovins laitiers. En effet, ce secteur a subi de grands changements politiques avec notamment la fin des quotas laitiers qui a été lourde de conséquence pour les agriculteurs.

Les conséquences de la libéralisation du marché laitier

Les quotas représentaient une garantie de stabilité des prix car ils prévenaient les surplus de production et donc généraient des prix plus élevés. La fin des quotas entraîne une volatilité accrue des marchés, au profit des industries laitières et au détriment des éleveurs.

On assiste à la mise en concurrence des systèmes de production. Les différents pays ne sont pas soumis aux mêmes contraintes climatiques, géographiques, ne sont plus soumis aux mêmes normes, avec des coûts de main d’œuvre et du foncier très divers. Cela entraîne des coûts de production différents selon les pays et selon les différentes régions du monde. D’où une concurrence entre éleveurs et la destruction inévitable d’une partie de la production wallonne, principalement celle des fermes familiales à taille humaine.

IMG_1323 « La production laitière se fait principalement dans des fermes familiales à taille humaine en Wallonie »

La suppression d’outils de régulation des marchés tels que les quotas entraîne une production à l’aveugle et c’est malheureusement le prix des volumes de production qui en pâtit. Cette dérégulation des marchés a pour conséquence un écrasement du prix à l’éleveur pour seul avantage de fournir l’industrie au prix le plus bas. On assiste tout doucement mais sûrement à industrialisation du monde agricole.

« Depuis 2009, la FUGEA participe à toutes les manifestations européennes visant à soutenir une régulation de la production laitière en Europe »

Face à cet engrenage, la FUGEA  revendique une production laitière durable. Pour cela, nous prônons des pistes de réflexion variées :
  • Il est nécessaire d’avoir une maîtrise de la production européenne qui soit encadrée par les pouvoirs publics. Le mot « quota » est devenu tabou à la Commission européenne. Or, seule une régulation européenne de la production permettra de maintenir une production pérenne en Europe.
  • Cette régulation ne peut être efficace que s’il l’on protège l’UE contre l’importation de poudre de lait à bas prix et contre l’exportation d’une partie de notre production dans les pays du sud;
  • La FUGEA revendique la création en Belgique d’un véritable observatoire des prix efficace pour améliorer la transparence des prix au sein de la chaîne alimentaire; l’Europe a fait un premier pas en créant l’observatoire européen du marché du lait. Il est primordial de faire de cet observatoire un outil d’anticipation et de prévention des crises du lait ;
  • Il faut favoriser l’autonomie des fermes en limitant notre dépendance aux importations de soja (OGM). L’Europe doit mettre en place une véritable politique européenne de production de protéines locales par exemple en valorisant les cultures de légumineuses. La FUGEA, via ses groupes « autonomie », incite ses membres à valoriser le plus possible les prairies temporaires et permanentes dans les fermes. Celles-ci sont les véritables richesses des fermes. pour l’apport en protéines.
  • Il est essentiel d’inciter des jeunes à s’installer ou à reprendre une ferme laitière à taille humaine et tendre vers l’autonomie financière et fourragère. Un secteur qui a de l’avenir pense à sa relève! La FUGEA milite pour que l’agriculteur garde son indépendance face à l’amont et à l’aval de la filière.