VOLAILLES

Se lancer dans l’élevage avicole, de quoi attraper la chair de poule ?
Filière avicole belge

Depuis quelques années, nous apercevons de nombreux poulaillers se construire à travers nos campagnes. Poulaillers industriels, poulaillers de qualité différenciée, poulaillers bio,… poulets de chairs, poules pondeuses,…serait-ce parce que le secteur est rentable ?

Il est évident qu’au vu de la conjoncture actuelle du secteur agricole, la recherche d’une diversification apparaît dans l’ensemble des fermes wallonnes. Certaines s’orientent vers la volaille au travers de contrats avec certaines sociétés.

De plus, la consommation de volailles n’a pas de tendance à la baisse contrairement aux autres productions animales. En 2015, ce n’est pas moins de 300 millions de volailles qui ont été abattues en Belgique. La consommation moyenne est de 13 kg par an par habitant et de 168 œufs. La Belgique est auto-suffisante et exporte un peu plus d’un tiers de sa production. Ces exportations (75,64%) se dirigent dans nos trois pays voisins : Allemagne, France, Pays-Bas.

Il est donc évident que construire des poulaillers intensifs dans le but de fournir l’agro-industrie sans aucune politique de régulation n’apportera de plus-value ni pour l’éleveur ni pour le secteur en lui-même, mais participera à la chute des prix !

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L’Europe plume l’Afrique !

Depuis 1996, des poulets congelés sont envoyés dans plus de 19 pays africains, sans aucune L'Europe plume l'Afriquerégulation. L’Union Européenne est le principal fournisseur des pays sud-africains en poulets congelés. Pour les paysans africains, cette importation de poulets congelés (découpés ou non) met en péril les filières avicoles locales. Or, dans les pays en développement l’élevage de volailles est réalisé par des familles pauvres, rurales comme urbaines, leur permettant de retirer un revenu vital. En tant que paysans du Nord, nous ne pouvons participer à la destruction de la paysannerie dans d’autres pays.

Pour la FUGEA, l’élevage avicole a sa place sur les exploitations paysannes wallonnes, dans le cas d’un écoulement local de la production. Nous ne pouvons être les « canadiens » des africains.

Vous avez dit abattage à la ferme ?

L’abattage de volailles est souvent un frein essentiel à la production d’un ou deux lots de volailles à la ferme, lorsque les bâtiments sont vides. Or, pour les volailles et les lagomorphes (lapins), il est possible de procéder à un abattage à la ferme sous certaines conditions :

Pour < 500 volailles /an ou < 250 lapins /an

  • Vente de la carcasse entière*
  • Vente à la ferme
  • Enregistrement auprès de l’AFSCA
  • Pas de permis d’environnement spécifique
  • Tenue d’un registre : jour d’abattage, espèce abattue,
    nombre d’animaux et lieu d’approvisionnement

Entre 500 et 7500 volailles/an ou entre 250 et 1000 lapins /an

  • Vente de la carcasse entière*
  • Vente à la ferme, au restaurant de la ferme ou marché local
  • Autorisation auprès de l’Afsca
  • Pas de permis d’environnement spécifique
  • Tenue d’un registre : jour d’abattage, espèce abattue, nombre d’animaux et lieu d’approvisionnement

* La découpe est interdite, sauf si elle est à la demande du client et réalisée devant lui.

La version 2016 du vade-mecum de la valorisation des produits agricoles et de leur commercialisation en circuit court est disponible.